Festival International de Musique Universitaire à Belfort

Quand les étudiants font vibrer Belfort…

Ici, à Belfort, où il a lieu chaque année pendant le week-end de la Pentecôte, tout le monde l’appelle "FIMU". De quoi s’agit-il ? Du Festival International de Musique Universitaire, une grande manifestation gratuite qui offre à chacun la possibilité d’écouter la musique qu’il aime et de découvrir l’une des plus belles cités de Franche-Comté.

Information generale

Belfort, au Nord de la Franche-Comté. Fin mai, pendant les trois jours de trêve de la Pentecôte. C’est le lieu et le moment du FIMU, le Festival International de Musique Universitaire. Pas besoin d’être riche pour y assister. Les concerts sont gratuits et se dispatchent aux quatre coins de la vieille ville, sous l’œil attentif du lion de Bartholdi, cette œuvre colossale en blocs de grès rose qui resplendit au pied de la non moins impressionnante citadelle de Vauban. Voilà le site enchanteur du FIMU.

Quelques chiffres

Voici quelques chiffres qui donnent une bonne idée de ce qu’est cette manifestation annuelle qui agite chaque année le Territoire de Belfort, si petit (avec ses 609 km², c’est le plus petit département de France hors région parisienne) mais si joli !

  • 3 jours de musique (et même un peu plus si l’on compte la soirée d’ouverture du vendredi soir)
  • 14 scènes pour autant de genres musicaux différents
  • 2 700 musiciens pour alimenter 130 formations
  • 30 pays représentés, la France a mis de côté son chauvinisme le temps d’un long week-end
  • 250 concerts gratuits
  • Un succès comme récompense : pas moins de 60 000 visiteurs
  • Un festival fort d’une longue expérience : 24e édition en 2010

Le principe

Vue depuis la scène
Les étudiants savent réveiller le public !

- Festival : Un ensemble de prestations rassemblées autour d’un même thème

- International : Venant de tous les pays et mixant ainsi les cultures

- Musique : Voilà le contenu du festival ; du son et du bon évidemment !

- Universitaire : Est-ce à dire que les musiciens sont des étudiants ? Oui mais on compte également parmi les groupes des amateurs issus d’associations à côté des inscrits dans les écoles de musiques ou dans les universités. Le principal est que la formation doit comporter au moins un jeune en cours d’étude et fana de musique.

Voilà donc mon cher Watson ce que l’on peut conclure avec un peu de jugeote : le FIMU serait donc un événement qui permet aux étudiants musiciens venant de tous les pays de faire partager leur amour des instruments avec un public réuni en masse pour l’occasion. En plein dans le mille. Voilà ce qu’il faut entendre par FIMU.
 

Du classique au numérique

Guitare
La guitare, toujours un succès

- Musique classique : étonnement, c’est le genre le plus représenté du festival. Les étudiants n’ont pas délaissé les violons et les contrebasses pour les grattes électriques tonitruantes. Les âmes enfantines sont restées sensibles à la beauté des douces symphonies des grands compositeurs d’antan. On ne s’étonnera donc pas de voir des scènes exhibant des orchestres symphoniques bien pourvus, des chœurs aux organes puissants, des chefs d’orchestres maniant la baguette avec dextérité. Ces amoureux du classique, en raison de la bonne acoustique que leur genre musical exige, bénéficient des scènes les plus confortables et les plus intimes. La grande estrade à l’assaut des giboulées et faisant front à un public en délire, bières en mains, ce n’est pas pour eux. Leur lieu d’élection est plutôt à aller chercher du côté des églises et des salles de spectacles aux sièges bien charnus et confortables. L’inconvénient est qu’il faut faire la queue pour entrer, se présenter à l’heure précise du début du concert et y rester pendant tout son déroulement (où sortir très discrètement aux risques de quelques réprobations…). Ceux qui préfèrent la souplesse et la liberté d’aller et venir devront préférer un autre style de musique.

- Le Jazz : Les trompettes et le piano sont de sortie pour quelques rapsodies bien en rythme. Avec ce genre musical, on est plus dans le carcan des normes du classique. Place à l’improvisation et à la surprise.

- Les musiques du monde : Le terme est large et subsume l’ensemble des musiques traditionnelles et des tendances propres à chaque pays. Latino, fado, raï, country, musique bretonne ; voilà quelques échantillons de ce qui se fait dans le monde et de ce qui est regroupé sous la dénomination « musiques du monde ». Vu la diversité, vous trouverez donc forcément de quoi vous plaire. Et même si l’on part avec quelques appréhensions, on est souvent surpris d’aimer des morceaux qui a priori auraient dû nous révulser. N’hésitez donc pas à aller découvrir les multiples sonorités jouées par ces musiciens de tous pays qui osent mixer les traditions pour le meilleur (et parfois aussi pour le pire, mais cela reste une question de goût…).
 

Musiques du monde
Plongée en Afrique

- Les musiques actuelles : Elles attirent bien entendu les plus jeunes qui se groupent en bas des esplanades monopolisées par les guitaristes et les batteurs en nage. Ces derniers n’hésitent pas à donner le meilleur d’eux-mêmes pour emporter l’adhésion et sue à grosse gouttes pour tirer le meilleur de leurs cordes ou de leurs timbales. Ce sont surtout les amateurs de rock (métal, punk), et de pop folk qui y trouveront leur compte. Les musiques électro sont de ce côté un peu délaissées au profit de rythmes plus tonitruants.

- Les musiques nouvelles et contemporaines : Attention, réservé aux très tolérants et aux très ouverts. Le genre entend tirer profit des nouveaux outils informatiques pour développer un genre original mêlant sonorités électroniques et œuvres audiovisuelles. Le genre reste quand même minoritaire et ne s’accapare que la salle du centre chorégraphique. Il reste toutefois intéressant de voir l’éclosion d’un nouveau genre musical même si cela reste très spécial. Jeunes, moins jeunes, adeptes frénétiques du rock ou plutôt emportés par la douceur et la miellosité du classique, on vous l’avait dit, il y en a pour tout les goûts et vous serez même forcé de faire des choix parmi vos préférences tellement les prestations sont nombreuses et alléchantes.

Précisions ultimes

Vous connaissez donc presque parfaitement le FIMU. Il reste juste deux ou trois choses importantes à savoir.
La première est que les enfants ne sont pas méprisés et restent une préoccupation des organisateurs. Des ateliers sont mis en place pour les initier à la musique et profiter de ce « qui adoucit les mœurs » pour des activités manuelles partagées avec de petits camarades autour d’une même table. L’atelier d’éveil musical (6-10 ans) rassemble par exemple les petits pour éduquer leurs oreilles. L’atelier des fourmis quant à lui vise la même tranche d’âge (4-11 ans), non plus dans un souci pédagogique, mais pour promouvoir la création via la construction d’instruments de musique entre autre.

Le festival, vous le savez désormais, est annuel. Chaque saison, un instrument est alors mis sur un piédestal. En 2010, c’était la harpe et ses dizaines de cordes, qui exigent d’être pincées, qui était à l’honneur. Des groupes manipulant avec prestance cet instrument discret étaient alors invités pour promouvoir cet outil à la dimension mythologique. Quel sera l’instrument héros de 2011 ? Pour le savoir, rendez-vous à Belfort à la prochaine Pentecôte qui s’annonce. Sûr, vous ne serez pas déçus, qui que vous soyez !
 

Chaque année, lors du week-end de Pentecôte, ce n’est donc pas les ondes de l’Esprit-Saint qui assiège Belfort mais celles vibrantes de la musique. Au rythme des guitares, des violons, des trompettes ou des batteries, faites vous-même votre programme parmi les centaines de concerts tout autant divers que de qualité que les étudiants venant de tous pays vous offrent gratuitement. Une manifestation unique en France qu’il serait dommage de rater à la prochaine édition. À vos agendas !

Sophie Graffin
Publié le 20/07/10
Crédits photos : © CRT Franche-Comté ; © Maison du tourisme de Belfort, Gérard Daumas